Le héros de nuit

Que signifie le mot légende? Pour Elric, ce mot veut dire l’existence, la puissance et une grande réputation. Mais avant tout, ce mot est un rêve pour ce jeune assassin. Plus tard, il souhaite que les enfants disent :

« Plus tard, je veux être comme Elric le grand défenseur du Matsudai »

Pour voir ce rêve se réaliser, il compte sur Kastan. Un vieil homme à l’apparence sal, très sal. Même si Elric lui disait d’être plus propre pour que les gens ne s’enfuient pas, ce vieux guerrier ne voulait pas changer.

« C’est mon allure de guerrier » Disait-il.

Elric n’en disait pas plus, car cet homme était comme un père. C’est lui qui l’avait sauvé des tempêtes magiques des ruines de l’ancienne ville Matsudai. Il l’avait prit en charge un grand nombre d’année l’entraînant aux combats et le protégeant comme un père le ferait pour son enfant.

* * *

Elric venait de quitter le bar où Kastan racontait la légende à Farris et à Dramor. Le bouche à oreille était le meilleur moyen pour qu’une légende prenne de l’envergure. L’assassin arriva bientôt dans une petite forêt où les arbres étaient tous enlignés. La lune était vraiment haute dans le ciel et seul quelques oiseaux de malheurs s’aventuraient dans ce paysage stressant.

Ne connaissant aucunement la peur, Elric bondit d’arbre en arbre, de branche en branche. Son agilité était si développée, qu’on ne le voyait pas et on ne l’entendait pas. Lorsqu’une branche craquait sous son poids, le jeune homme était rendu à quelques arbres plus loin, mais personne n’osait s’aventurer dans cette forêt à quelques lieux des ruelles obscures. C’est là qu’Elric voulait se rendre.

Soudain, l’assassin s’arrêta net sur une branche plus ou moins solide. Se tenant dans un équilibre surprenant l’assassin regarda d’une vision perçante les alentours. Personne! Puis, il repartit.

*Je suis sûre que j’ai entendu quelqu’un ou quelque chose* Pensa-t-il.

Les arbres défilaient à une vitesse phénoménale et bientôt le démon rouge quitta la forêt. Il se retrouva alors dans les fameuses ruelles obscures. Puis, il entendit un craquement derrière lui. Quittant le dernier arbre, il sauta sur un toi d’une maison et recommença le même manège que tout à l’heure. Scrutant les alentours, il vit un ombre pas très loin. À peine qu’il localisa son propriétaire, qu’il lui sauta dessus. En une fraction de seconde, Elric tenait la lame de Vendras sous la gorge d’un inconnu.

« Qui es-tu et pourquoi me suis-tu? »

L’homme ayant la lame sous sa gorge se mit à rire d’un rire peu commun qui perça le silence de ces lieux bizarres, puis il parla :

« Je suis un voleur… »

Juste se mot causa sa perte. Sans aucune pitié, Elric lui trancha la gorge avant que celui-ci puisse terminer sa phrase. Mais, il n’était pas seul. L’assassin sentait d’autres personnes. Comme de fait, trois autres voleurs sortirent de la forêt pour se poster devant le jeune homme.

« Je suppose que vous étiez avec lui? » Demanda Elric en pointant le cadavre ensanglanté du premier voleur.

« Ton sens de l’observation est incroyable » Se moqua l’un d’eux.

« Tu ne comprends pas que je suis les forces de l’ordre dans ce royaume »

Le jour, Elric se tenait au près de l’empereur, mais aussitôt qu’il dormait, Elric sortait dans les rues pour intercepter les voleurs, les malfrats et les criminels. Pour lui, il était une sorte de héro protégeant les citoyens du Matsudai.

Elric bondit. Sa lame toucha une cible en plein cœur, puis il trancha la tête d’un autre et finalement, découpa en morceaux le dernier. L’assassin laissa les corps et quitta la frontière de la forêt pour s’aventurer dans les ruelles.

* Et trois de moins * Pensa-t-il.

Il arriva près de la tour d’Ambre, mais s’arrêta juste avant. Il scruta l’horizon, puis ne broncha pas. Il regarda vers le ciel en se concentrant sur l’inconnu se trouvant près de lui.

« Qui que tu sois, montres toi! »

Kastan sortit de sa cachette à moitié défiguré. Elric se précipita vers lui et le serra dans ses bras musclés. Kastan prit de ses deux mains le visa d’Elric.

« Écoute-moi. P’ tit gars. Le mage au bar n’est pas un allié et il veut… »

Se fut la fin pour le grand guerrier Kastan. Un carreau venu du toit de la tour s’enfonça dans son dos et il perdit tout de suite la vie. Elric regarda vers le ciel et lâcha un cri de souffrance, de colère et de vengeance. Un deuxième carreau arriva, mais l’assassin l’esquiva facilement. Il fit apparaître Vendras et en faisant dévier les rayons de la lune il remarqua la silhouette sur le toit.

« Tu vas payer pour ça Dramor! » Laissa-t-il tomber le visage plein de larmes.

Le sceau s’activa. Les symboles sur le corps de l’assassin s’illuminèrent ainsi que ces yeux. De grandes ailes poussèrent dans son dos et Elric s’envola. Face au mage, il créa un rayon si puissant que Dramor fut pulvérisé sur le coup. Ayant demandé trop d’énergie, le démon rouge s’écroula tombant d’une hauteur vertigineuse vers le sol.

Étampé sur le sol, il ne ressentait aucune douleur physiquement, mais moralement, il était vulnérable. Ayant perdu son seul ami, Elric perdit conscience.

[Faut le temps que je m'habitue à ce perso... Twisted Evil

Ah, et aussi, il y a un s à héros Wink

]

Elisha referma la porte derrière elle. Une forte odeur de pourri souleva le cœur du jeune garde, qui faillit en vomir. Mais sous le regard noir de la femme à côté de lui, il se retint, même si son visage prit une couleur tout à fait intéressante. Le jaugeant du regard, la Kamael lui adressa la parole :

- " Va nettoyer ! Fait attention aux objets coupants, éteint le feu, et laisse le sang dans la bassine. Et sans t’évanouir.

- B…Bien, D-Dame Ahkisro. "

Soupirant, elle rajouta :

- " Dépêche-toi ! "

Puis, elle détourna son regard du visage tremblotant de l’homme, et remonta les escaliers vivement…Elle avait peut-être un peu forcé avec les fourmis rouges…Il était mort trop vite…Il devait avoir le cœur trop fragile…Et puis, il ne devait pas être habitué à être torturé…Peut-être qu’il faudrait que tous les soldats fassent des stages qu’elle leur apprenne comment résister aux pires tortures, et à surtout ne jamais satisfaire son exécuteur…Hum…Non…Non, il ne valait mieux pas. Après, il serait capable de se laisser mourir rapidement et de ne pas lui faire plaisir… Il valait mieux qu’il ne sache rien, qu’il soit démuni fasse à son plaisir le plus grand… Quoi que…Là, son plaisir avait été moins intense…L’elfe n’avait rien fait de mal… Il aurait presque plus se plaindre de ne pas mériter…Mais comme il n’avait plus eu de langue dès la deuxième heure, il n’en avait pas eu le temps… Enfin, bon…Vivement qu’elle se trouve une autre victime plus appétissante…

Sortant des prisons, et du quartier général des seidhs, Elisha leva les yeux au ciel… La lune, ronde et imposante, projetait sa lumière lunaire sur le paysage désert. Alors que la nuit était reine au Matsudai, la jeune femme s’envola comme un oiseau de nuit, à l’aile blanche unique… Sentant avec délectation le vent d’altitude fouetter son visage et ses cheveux s’échapper de sa queue haute pour caresser ses joues, elle monta encore en altitude…Exécutant quelques pirouettes dans le ciel, la jeune femme se laissait aller au plaisir de voler, encore et encore, en liberté… Cela faisait une semaine qu’elle n’avait pas utiliser sa belle aile, l’ayant même fait disparaître à l’intérieur de son corps… Il y avait tellement de chose à faire…Et tellement de chose qu’elle voulait faire aussi…

Voler était vraiment un grand plaisir…Toutes ses races qui n’avaient pas d’ailes rataient quelque chose de merveilleux…C’était un bon moyen de décompresser, de ne penser à rien…Oh ! La torture l’était aussi…Et même encore plus…Mais le Général des Armées et l’Empereur n’accepterait pas qu’elle « emprunte » trop souvent leurs soldats…Alors bon, elle se satisfaisait comme elle pouvait…

Passant au-dessus d’une forêt, aussi silencieuse que tout ce qu’elle avait vu pour l’instant, elle remarqua néanmoins quelque chose …D’intéressant à la lisière. Un corps. Non. Des corps. Tiens, y’aurait-il eu une bataille par ici ? Si c’était des soldats, le Général allait l’entendre ! S’approchant sans bruit, elle se posa près de quatre corps. L’auteur du quadruple meurtre était un sauvage, sans conteste : une gorge tranchée, un cœur percé, une tête détachée…Et des morceaux. Bon…Le meurtrier n’était pas parmi eux… S’accroupissant, elle remarqua les traces d’un cinquième homme…Pressentant que sa prochaine victime n’était pas loin, elle reprit son envol, scrutant le sol avec attention…

Deux autres corps sur le sol…Près de la Tour d’Ambre…Le meurtrier mystère avait encore frappé ? Six meurtres…Un bon amusement, certainement. Se posant de nouveau, elle s’accroupit près du premier homme, remarquant le carreau d’arbalète planté dans son dos… Règlement de compte ? Elle le retourna, mais ne reconnut pas son visage…S’approchant du deuxième homme, elle eut un choc…Lui, elle le connaissait. Elric. Assassin-Mage. 2121 ans. Demi-Kamael, demi-Elfe… Garde personnel de l’Empereur des Ombres.

Posant deux de ses doigts sur son cou, elle sentit son poult battre faiblement sous la peau tendu, et se rasséréna. L’homme était juste évanoui. Connaissant son pouvoir, qu’elle avait déjà vu à l’œuvre, il avait du utiliser cette sorte de Forme Finale qui le caractérisait…C’était donc peut-être lui le coupable. Elisha soupira. Il était sûr qu’elle n’aurait pas le droit de se faire plaisir avec…Le garde du corps de Khalan… Pffff…C’était injuste ! Pour une fois que c’était un coupable idéal…En plus, il avait l’air en pleine forme cette homme…Il aurait très facilement résisté pendant des jours à ses tortures… Se retenant de fantasmer sur les tortures qu’elle lui aurait fait subir, elle lui tapota la joue pour voir s’il réagissait... N’obtenant pas de réactions, elle le gifla violemment…Toujours dans les vapes, l’homme se contenta de grogner faiblement…

Levant les yeux au ciel, dans une sorte de désespoir comique, elle reposa ensuite son regard sur le visage d’Elric. Et décida d’employer les grands moyens… « Empruntant » de l’eau dans une bassine sous une gouttière, elle l’approcha du visage de l’inconscient, et …la lâcha sur lui.

*Là, il réagira*

Le monde était plus beau ainsi. Le soleil brillait, les oiseaux chantaient et le vent sifflait. L’eau d’une petite rivière reflétait les chaleureux rayons du soleil. Un monde si paisible qu’Elric aurait voulu y rester toute une vie. Kastan s’approcha de lui. Le jeune assassin ne put s’empêcher d’être surpris de le voir arriver ainsi. Vêtu d’une simple chemise, les cheveux peu longs et le barbe taillée courte, Elric ne reconnaissait plus son père adoptif. Il ne portait pas son énorme marteau de guerre et il ne se pensait plus un guerrier. Et que dire des traits de son visage. Il n’était plus défiguré comme Elric l’avait vu où la tour. Ses larges rides étaient tous disparut et sa peau semblait lisse et terme. Comme s’il était redevenu un jeune gaillard.

« Kastan…C’est bien toi? Alors les deux, nous serions tombés cette nuit pour atteindre le grand Repos Éternel? »

« Non Elric. Juste moi. Si tu es ici devant moi, c’est que j’en ai fait la demande. Le mage que tu as éliminé faisait partit d’un groupe d’assassin. Il ne supportait pas le fait que tu deviennes plus populaire que eux alors ils ont voulu t’éliminer. Pour ça, il devait m’avoir moi et ils ne m’ont pas raté. Les supposés voleurs que tu as tué étaient des gardes de leur guilde. Fait attention Elric, il en aura d’autres »

« Puis-je rester ici avec toi, je n’ai plus aucune raison de vivre sans toi »

« C’est ce que tu crois, mais tu n’as pas encore connu l’amour et l’amitié… »

« Le combat est le seul amour pour moi » Coupa sèchement Elric.

« Un jour tu aimeras une femme, du moins je l’espère. Tu t’occuperas d’elle et tu la chériras et alors, chaque jour, tu diras que c’est le plus beau jour de toute ta vie. Ne fait pas la même erreur que moi. Trop absorbé par mes combats, je n’eu aucune femme et aucun ami. Aujourd’hui, un monde meilleur m’attend et cette fois, je vais en profiter »

Malgré les petits sauts d’humeur de la part d’Elric, l’ancien guerrier se résonnait de gardé une voix sage et douce, car cette rencontre risquait d’être la dernière. Puis, il continua :

« Comme je ne serai plus là pour que ta légende prenne de l’ampleur, tu devras faire de grands exploits. Je sais que tu seras capable. Tu es encore jeune. De nombreux siècles vont s’écouler avant que tu meurs. À moins que tu tombes aux combats… »

Kastan emmena son fils dans un autre endroit. Ils marchaient, mais le paysage ne semblait pas bouger. Soudain, les deux hommes se retrouvèrent dans une pièce fermée. Devant eux se trouvait un miroir. Kastan prononça des mots en un langage inconnu, puis une image se forma, l’image d’une jeune femme.

« Je l’as connaît » Dit Elric l’air surpris « C’est le bras droit de l’empereur »

Soudain elle gifla le corps d’Elric sans âme. Kastan se vira vers l’assassin avec un léger sourire.

« On peut dire qu’elle a du caractère. Allez, va la rejoindre. On se reverra plus tard. »

L’assassin ne put s’empêcher de prendre Kastan dans ses bras.

« Tu vas me manquer »

* * *

Elric réintégra son corps. À peine qu’il ouvrit les yeux, qu’une tonne d’eau arrivait sur lui. Impossible à éviter, il la laissa le toucher et en quelques secondes, il fut tout mouillé. Il regarda dans le ciel. La lune était si grosse et des milliers d’étoiles brillaient tout autour. Puis, son regard se tourna et croisa celui d’Elisha. Le jeune homme ne put s’empêcher de continuer à regarder ses yeux d’une couleur rosée inexistante. Elric sentait un stresse prendre le contrôle de son corps. Il avala le peu de salive qui se trouvait dans sa gorge.

« Elisha… »

La jeune femme, debout, regarda avec satisfaction l’eau se déverser sur son petit visage de demi-Kamael… Qu’il avait l’air pitoyable comme ça ! Tout mouillé et affaiblie comme un nouveau né ! Pfff…Ne faisait-il pas honte aux Kamaels ? Lui, le demi ? Ni elfe, ni Kamael…Une moitié. Pour ces gens-là, Elisha n’avait qu’indifférence. Seul son frère avait un peu de son estime, car il le méritait. Mais les autres…Les autres…Ces hybrides… Il n’était bon à rien. Il devait défendre l’Empereur, et voilà qu’il tombait dans les pommes ! C’était à n’en plus rien comprendre…Khalan voyait-il en Elric un protecteur ? … Ne pouvant de toute façon pas changer le choix de son maître, ce qu’elle regrettait amèrement, elle se contenta de poser son regard méprisant sur ses cheveux noir-argentés, symbole encore une fois de sa tare, et sur ses yeux rouges sang, pâle imitation de ceux des Kamaels… Enfin sur le reste du visage de l’homme… Ça y’est, il l’avait mis en rogne !

Elle qui était plutôt de bonne humeur en sortant de sa petite séance de torture, venait de se rembrunir…Si elle avait été là avant, ceux qui avait osé faire des hybrides l’auraient certainement regretté, et elle aurait exterminé le mal à sa source… Oui, cela aurait été une « chasse aux sorcières », et aujourd’hui, le mariage entre les races n’existeraient pas ! Mais le Bras Droit ne pouvait même plus envisager ce genre de choses, les mœurs avaient évolués, et surtout, le mal s’était répandue, et pas qu’aux Kamaels ! Des Hybrides, il en existait de toutes sortes… Elle devait vivre avec, et se venger comme elle le pouvait…Il suffisait juste qu’elle trouve. Et dans l’esprit dérangé d’Elisha, trouver ne prit même pas quelques secondes…Elle allait tester la torture en pleine air !

Alors, lorsque le stress gagna Elric, et qu’il déglutit, la satisfaction envahit le corps de la belle…La peur et l’anxiété, l’inquiétude et l’appréhension, étaient les premières étapes, les « prémices »… Pour se préparer, goûter un peu au plaisir prochain, il n’y avait rien de mieux. Examinant le corps musclé d’Elric, elle sourit…La victime était une proie de premier choix ! Et pour augmenter le plaisir, autant rajouter une petite touche de sadisme…Ainsi, à l’appel de son prénom, elle se pencha au-dessus de lui, un doux sourire aux lèvres…Comme à son habitude, elle portait un décolleté, et c’était par choix stratégique qu’elle ne s’était pas accroupie…Doucement, presque tendrement, elle retira une mèche de cheveux trempés du front d’Elric, et lui souffla, pleines d’attentions :

- " Tu te sens mieux ? "

Cette question n’attendait pas de réponse, et elle ne lui en laissa pas le temps…Car elle s’approcha encore plus, jusqu’à lui frôler la joue, et murmura à son oreille :

- " Allez viens, tu ne vas pas rester ici…Et puis, j’ai une surprise pour toi. "

Il était trop faible pour résister, s’il en avait eu seulement envie d’ailleurs, et Elisha le remit sur pied facilement. Faisant toujours preuve de sollicitude, elle le laissa s’appuyer sur son épaule, à la même taille que la sienne, un peu près. Puis, elle le guida jusqu’à …une forêt. Plus précisément, la forêt qu’il avait quittée peu auparavant. Les corps, toujours là, commençaient à dégager une forte odeur de pourriture, mais Elisha ne s’éloigna pas. Elle se rapprocha même, et, attrapant une corde qui dépassait d’une sacoche sur le sol, elle se détacha d’Elric. Un sourire diabolique sur le visage, elle le plaqua contre un arbre. Toujours sans rien dire, sans rien expliquer – il n’était pas difficile pour le jeune homme de comprendre qu’i l y avait un problème -, elle se plaqua à son tour contre lui, pour l’empêcher d’agir, et commença à enrouler la corde autour de l’arbre et du garde du corps. Une fois chose faite, elle s’éloigna, sans oublier de le gratifier d’un sourire carnassier, et commença à fouiller les cadavres…

Ou plus exactement ce qu’il en restait. C’était surtout les sacoches les plus intéressantes… Elle trouva quelques objets utiles, qu’elle rangea dans un sac, et amena le tout près de son prisonnier. Aimant les contacts corporels, elle posa un bras sur l’épaule d’Elric et lui demanda :

- " As-tu une préférence ? Non ? Pas grave. Moi si ! "

Toute contente, elle lui embrassa la joue, et reprit :

- " Alors voilà, je t’explique tout, mon chéri : je choisis un objet au hasard dans la boîte, et je mets en œuvre mon imagination…Toi, tu fais ce que tu veux, tu n’as pas de consignes. D’accord ? "

Farfouillant dans le sac, elle opta pour un coutelet, dont elle admira le reflet pendant quelques instants…

- " J’ai peur qu’il soit un peu rouillée…Tu risques d’avoir plus mal. "

Comme si, lors d'une torture, on ne pouvait pas avoir mal -_-" Mais Elisha était comme ça...Elle aimait jouer avec les nerfs de ses victimes...
Et, sans attendre sa réaction, elle s’accroupit, et lui ouvrit la peau, sur le flanc droit. Pour se faire, elle du s’y reprendre à trois ou quatre fois…Le couteau ayant du mal à couper. Puis enfin, le sang se mit à couper, et Elisha put imaginer la douleur d’Elric. Le métal pénétrant sa chair…La déchirant…Passant et repassant pour aggraver la blessure. Et encore, il devait savoir que ce n’était que le début, ce n’était rien, il pouvait résister à ça.

Posant le couteau, elle récupéra quelques gouttes de sang avec son doigt, puis changea de côté…Et effectua la même chose. Elle se releva, sembla réfléchir, puis, attrapa deux feuilles dans l’arbre…Et se mit à les frotter sur les plaies…La brûlure s’ajouta à la douleur… Trouvant certainement qu’il n’avait pas assez mal, elle introduit la pointe de la lame dans l’une des plaies…Et la ressortit. Effectuant plusieurs fois l’opération sur les deux blessures, consciencieuse et concentrée, Elisha finit par se relever, et après s’être léché les doigts, demanda :

- " Quelque chose à dire ? "

Wow, tu sais t’y prendre avec les hommes XD

Elric ne put s’empêcher de regarder le chaleureux décolleté que lui offrait Elisha. Avec le métier qu’il exerçait, le jeune assassin n’avait aucun temps à consacrer aux femmes. Mais, cette fois Elric envisageait une petite discussion paisible avec le bras droit de son maître…du moins c’est se qu’il croyait faire. Avec l’approche de la jeune femme, presque tous ses sens se mirent en marche. Avec ses yeux il contempla la beauté mythique d’Elisha, Avec son ouïe, il savoura le chaleureux parfum qu’elle dégageait. Son bref et court effleurement lui donna des frissons, mais il trouvait cela agréable. Sa voix mélodieuse résonnait dans ses oreilles. Il ne manquait plus que la sensation du gout…

Enlevant cette furtive pensée de sa tête, le demi-elfe demi-Kamel se laissa emporter et relever par la dame. Impossible de résister, son charme exerçait une sorte de pression sur le jeune homme qui l’empêchait de vouloir faire du mal à Elisha. De plus, il était si fatigué et si faible qu’il n’aurait jamais put se débattre. Elric savait qu’elle ne lui donnerait pas une partie de plaisir comme il le souhaitait. Connaissant cette femme sadique et masochisme, il ferait face à une punition terrible voir la torture. Malgré cette peur qui l’envahissait, malgré le fait qu’il voulait se sauvé, Elric se laissa emporter par dame Ahkisro.

Il vit la jeune femme ramasser une corde sur son passage. Puis, elle le plaqua à un arbre. Elric comprenait désormais qu’il souffrirait et perdrait peut-être la vie dans les instants qui suivraient. Lorsque la jeune femme se colla contre lui pour l’empêcher d’agir, lorsque sa peau entra en contact avec celle de l’assassin, Elric ne put s’empêcher de jouir de cet instant. Il en profita au maximum, car il savait que ce serait peut-être le dernier. Puis, une pensé lui vint soudain en tête. Une pensé qui le rassurait, une pensé qui lui remontait le moral.

* Cela m’étonnerait qu’elle me torture. Khalan serait très en colère s’il apprenait cela *

C’est se qu’il pensait au début, mais lorsqu’elle l’attacha après l’arbre, l’assassin eu une deuxième pensé. Mais, cette fois, elle n’avait rien de rassurante. Au contraire, elle le démoralisait totalement. Le sourire diabolique que sa supérieure avait d’estomper sur son visage affirma cette pensé.

* Je ne suis qu’un jouet pour elle. Et à la connaître, elle convaincra l’empereur facilement. Donc, elle va surement le faire*

Comme si cela n’était pas assez, Elric en rajouta.

* Et après, me sachant faible, Khalan cherchera un autre garde personnel pour me remplacer et je serai livré à Elisha pour devenir son instrument de jouissance jusqu’à ce que je rendre l’âme…*

Perdu dans ses pensés, l’assassin n’entendit aucunement toutes les questions que la Kamaels lui avaient posé. Par contre, lorsque la lame lui déchira la peau, Elric fut arraché de ses pensés. Une terrible douleur s’installa en lui. Ne voulant pas montrer qu’il souffrait, Elric s’efforça de garder son calme, mais à l’intérieur de lui, il paniquait. Pire encore, il ne comprenait pas pourquoi elle le torturait. Pourtant, il n’avait jamais commis d’erreur. Bon, peut-être que oui, mais jamais des flagrantes. L’assassin se doutait qu’elle ne voulait que s’amuser avec lui.

Malgré son côté caché de sadomasochisme^^, Elric n’en pouvait plus de cette torture. Jamais il n’avait vécu aussi pire. Après les deux plaies saignante, voilà qu’elle les frottait avec des feuilles ce qui rendait la douleur encore pire, car en plus de la sensation que lui procurait les deux coupures, les feuilles ajoutaient une forte sensation de brûlure. Et comme si cela n’était pas encore suffisant, elle enfonça à plusieurs reprises la pointe du petit couteau.

Le jeune assassin n’en pouvait plus. Il sentait tous ses membres raides trembler devant cette souffrance incomparable. De plus, incapable de rester indifférent face à ce cauchemar, Elric serrait des dents.

* Si ça continue ainsi, je devrai la supplier pour qu’elle arrête. C’est loin de ce que je m’attendais. Je savais qu’elle n’était pas là pour une visite de courtoisie, mais je ne pensais pas que son châtiment serait aussi pire que cela *

Et enfin, elle s’arrêta. Juste au bon moment, car quelques minutes de plus et Elric aurait été prêt à se soumettre pour qu’elle arrête. Normalement, il aurait enduré beaucoup plus, mais les derniers événements l’avaient rendu faible. La douleur le crispait. Ses membres trop endoloris, Elric ne pouvait plus bouger. Finalement, Elisha se releva. Même avec une telle douleur, Elric se mit à réfléchir. Il réfléchit à une manière de lui demander d’arrêter sans passer pour un faible suppliant une personne d’arrêter. Puis, lorsque dame Ahkisro lui demanda s’il avait quelque chose à dire, Elric saisit sa chance. Il essaya de parler d’une voix autoritaire, mais si cette femme avait l’ouïe juste un peu aiguisé, elle comprendrait que derrière cette voix, on pouvait entendre de minimes claquements de dents qui signifiait qu’Elric tremblait. Par contre, pour ne pas s’attirer plus d’ennuis, Elric baissa la tête et regarda ses pieds. Sa voix se fit peu puissante, car le jeune homme n’en était plus capable.

« S’il te plait détache-moi. Si tu le fais maintenant, je jure de ne rien dire à Khalan. »

Il sentait le sang dégouliner sur sa poitrine pour ensuite tomber en cascade sur ses jambes. À ses pieds se trouvait une mare de sang assez importante. Puis, il releva la tête. Ses yeux affichaient un regard impuissant et suppliant à la fois.

Pourtant, Elric n’avait jamais rien fait à la Kamael, même qu'un jour, il avait eu un petit brin d’admiration pour cette magnifique femme aux allures d’une vrai capitaine et aujourd’hui, elle le traitait comme si il était un bon a rien. Un simple jouet de satisfaction…

J'dois prendre ça pour un compliment ? ^^

Oui, Eric avait quelque chose à dire, évidemment. Elisha le savait, et c’est pour ça qu’elle avait arrêté momentanément de le torturer. Quoi qu’il en dise, elle avait un peu de cœur…Ou une forte envie de s’amuser…ce devait plutôt être ça. Passer maître dans l’art de la torture, la belle savait parfaitement que quelques minutes encore, et l’homme aurait abandonné sa dignité, prêt à tout pour être épargné…La nature humaine était ainsi faite. En danger, l’homme pouvait subir l’humiliation sans ciller, si cela lui donnait ne serait-ce qu’une chance de s’en sortir. Elric n’aurait pas fait exception. Mais à partir du moment où les victimes vous supplient, cela ne devient plus drôle…Dans ces cas-là, la Kamael avait l’impression d’être allée trop vite, de ne pas l’avoir fait assez souffrir…Ou, même pire, de ne pas avoir choisi la bonne victime ! Evidemment, ça arrivait. C’était un des grands problèmes de la torture : pour avoir un maximum de plaisir, il ne fallait pas enseigner aux soldats à résister à la douleur, mais pour les garder plus longtemps, il en fallait qui résiste. Il fallait donc trouver le juste milieu, et ce n’était pas facile.

En tant normal, Elric aurait sûrement fait l’affaire : il était en bonne forme physique, était jeune, et était quand même assez puissant –comparé aux soldats, évidemment. Mais, là, il était fatigué, et désespéré, il ne devenait plus aussi intéressant. C’est pour cela, que la jeune femme s’était arrêtée. Pour rajouter un peu de piment dans ce jeu…Pour lui laisser une chance de briller aux yeux du Bras Droit.

Pas bête, l’hybride : il était prudent. Elle qui aurait aimé qu’on la regarde avec défi et insolence, ne voyait qu’un homme aux yeux baissés, qui ne trouvait d’intérêt que dans ses pieds…Affligeant. Même le ton de ses paroles montrait la prudence : il voulait faire quoi qu’il était encore fort, mais son état de faiblesse ne lui permettait même pas d’être un bon acteur. A ce moment précis, il ne l’intéressait plus, car il ne lui résistait pas…S’il l’avait fait, elle aurait a-do-rer. Le problème, ce fut le contenu de ses paroles : Elisha n’aimait pas les jérémiades, ni cette forme de chantage : « Si tu fais ça, je ne dirais pas que t’as fais-ci ! ». Le jeune homme venait de faire LE mauvais pas…Dommage pour lui. D’un seul coup, il venait de prendre un regain d’intérêt, mais pas dans le bon sens du terme : elle avait envie de le briser. Elle voulait qu’il l’admire, et qu’il la déteste, elle voulait qu’il souffre, et qu’il est du plaisir…Elle voulait qu’il ne soit que paradoxe, pour être perdu, et embrouillé. Cela ne lui ferait que plus mal…

Ainsi, elle s’approcha de lui, avec cette démarche si chaleureuse qui la caractérisait, mélange de sensualité et de nonchalance, et lui releva le menton de sa main douce. Et le regardant dans les yeux –sans déclencher son pouvoir, je précise-, elle lui répondit :

- " J’aime qu’on me regarde quand on me parle, Elric. "

Son ton était étrange…Un mélange d’ordre martial, et de conseil amical, mêlé à un peu de douceur féminine…Le tout était étrange… Mais Elisha ne s’arrêta pas là…Il fallait que la confusion dans l’esprit de sa proie soit plus grande, qu’il soit totalement…Désorienté. Elle recula, lâchant le menton de l’homme, et continua :

- " Soldat, apprenez, qu’on ne me menace pas, avec des prétextes inutiles. Votre Empereur sait tout, et dites-vous que j’ai peut-être la permission pour vous « empruntez ». Et sachez également que je n’accorde que peu d’importance à vos promesses. "

Elle n’avait pas parlé fort, mais son ton était impérial. Elle était passée du tutoiement au vouvoiement, et il n’y avait plus une once de gentillesse dans sa voix. Et puis, elle lui avait presque dit qu’elle avait l’accord de Khalan pour le torturer…Ce qui était faux, évidemment… Devant Elric, se tenait le Bras Droit de l’Empereur des Ombres. Peut-être était-ce ça, cette image qu’il avait autrefois admirée, celle de cette femme, belle et forte, aux allures martiales…Qui sait ?

Elisha avait l’air un peu contrariée, et Elric devait s’en mordre les doigts, d’avoir osé prendre la parole…Il devait être sûr de souffrir énormément dans les prochaines minutes…Mais la jeune femme était imprévisible…Et c’est exactement ce qui déconcertait la plupart des gens…Qu’elle puisse par exemple, accorder de l’importance à quelque chose qui n’en avait pas, en laissant le reste de côté…Ou qu’elle puisse, changer de comportement envers une personne, en quelques minutes. Et si Elric ne la connaissait pas particulièrement, il allait la découvrir…Du moins en partie.

Ainsi, les traits de son visage s’adoucirent, ces yeux se firent moins violent, et son air plus charmeur… Elle s’approcha de l’homme, touchant sa joue droite avec une de ses mains, et reprit :

- " Néanmoins, mon chéri, je n’ai pas envie de me fâcher ce soir… "

Elle laissa sa phrase en suspens, ce qui pouvait faire croire à Elric qu’elle le libèrerait…Après quelques instants, elle reprit :

- " Mais, je ne vais pas non plus te libérer…Un conseil…Arrête de bouger, le sang coulera moins…Pour l’instant, tu n’en as presque pas perdu, ce sang par terre n’est pas que le tien, mais celui d’un des hommes… "

La Kamael lui fit une esquisse de sourire, puis, la main toujours sur la joue de l’homme, elle l’embrassa. Oui, vous avez bien lu. Inhabituelle, n’est-ce pas ? Pas tellement, quand on connaît Elisha. Elle avait eu envie, là, maintenant, tout de suite, de l’embrasser… Elle avait l’air tellement passionné par ce qu’elle faisait, qu’on aurait presque pu la croire amoureuse…Après le contact de leurs lèvres, ce fut leurs langues qui s’invitèrent dans la danse, par un baiser torride (j’adore ce mot XD) de la jeune femme…Il se prolongea quelques instants, puis d’un seul coup, la jeune femme y mit fin. Mais avant ça, elle le griffa. Ses ongles s’enfoncèrent dans la peau de sa joue, pour y tracer quelques minces sillons. Puis le baiser s’acheva, laissant sûrement un goût amer sur la bouche d’Elric. Un goût d’inachevé. Par la même occasion, elle enleva sa deuxième main, qui était sur le torse du beau jeune homme, et recula de quelques centimètres à peine. Dans ses yeux, la folie et la convoitise se mélangeait en un fabuleux mélange… Elle murmura, comme si elle parlait de la pluie ou du beau temps :

- " Je n’ai pas envie de te tuer…Tu embrasses très bien. Mais en même, j’ai encore envie de te torturer…Alors, comme je suis gentille, je te laisse le choix : selon ta réponse, tu vivras, ou tu souffriras, et la mort viendra te prendre. Qu’as-tu donc à me dire, pour sauver ta vie ? "

Ce que faisait Elisha était cruel. Le jeune homme allait lui-même provoquer sa propre mort, ou son sauvetage, et cela par une seule réponse…Elle était imprévisible, qu’est-ce qu’il dirait ou ferait, qui pourrait la satisfaire assez, pour qu’elle le libère et le soigne ? C’était un jeu horrible…Un jeu à la hauteur d’Elisha…

- " Et pour corser le jeu, disons que je vais te donner un avant-goût de ce qui va t’arriver si tu te trompes… "

Plantant ses ongles dans la chair à vif, elle sentit le sang couler à nouveau sous ses doigts, et, cruelle, elle tourna ses ongles dans la plaie sanguinolente, affligeant une douleur insupportable au jeune homme…Elle espérait bien que leur cri qui sortirait de sa bouche, déchirerait la nuit par sa puissance…

Venant de ma part... ouais!

Ce qui était supposé être une belle soirée de chasse aux voleurs s’était transformée en un terrible cauchemar. Première, la mort de Kastan le faisait souffrir mentalement et puis maintenant, il était coincé, non plutôt attaché à un arbre face au bras droit de l’empereur qui le torturait. Elric souffrait. Ses plaies étaient saignantes, même Elisha pouvait le voir : il était vraiment mal en point. Est-ce pour cela qu’elle s’était arrêtée? Allait-elle enfin le libérer? Toutes ces questions baignaient dans sa tête, mais Elric était conscient qu’il aurait la réponse bientôt. Avec se qu’il avait dit, il croyait avoir une chance de s’en sortir, car il savait que l’empereur avait une estime pour lui. Puis, il sentit deux doigts lui remonter le menton. Il se retrouva alors yeux à yeux avec Elisha. Il sentit une goutte de sueur lui parcourir le dos, mais en faite, se n’était qu’une goutte de ses cheveux encore mouillé qui avait tombé.

Elric la fixa intensément comme pour essayer de voir dans son regard ses intensions, mais il ne descella pas grand chose, car aussitôt qu’il se concentrait ses magnifiques yeux prenaient toute la place dans son esprit. De leurs roses indéfinissables, Elric ne pouvait s’empêcher de les contempler. Sa voix se fit rassurante pour le jeune guerrier et un brin d’espoir le fit se sentir un peu mieux. Mais, tout cela n’était que pures illusions, car peu d’instant après, elle reprit une voix autoritaire qui n’avait rien de chaleureuse. Pire encore, elle le vouvoya. Elric ne comprenait plus rien. Un instant, elle était gentille avec lui et l’autre d’après, elle le traitait de soldat.

Comme si cela n’était pas assez, elle recommença avec son air charmeur et pourtant cela fonctionnait. Sa douce voix enlevait de la pression et le jeune homme espérait que c’était finit. Qu’il pourrait enfin rentrer et s’étendre dans son lit et oublier cette histoire. Ses jambes ne supportaient plus le poids de son corps et Elric utilisait le reste de son énergie pour se tenir droit contre l’arbre.

L’assassin n’en voulait pas à sa supérieure, car il savait qu’un jour ou l’autre il aurait été l’une de ses victimes. Pour se qu’il connaissait de cette femme, il savait que la torture était son « activité » préférée. Par contre, il n’aurait jamais crut qu’elle ait le culot de le faire, mais bon. Selon se qu’elle lui avait dit, Khalan lui avait accordé le droit de la laisser torturer Elric.

Perdu dans ses pensés, il ne sentit pas les lèvres d’Elisha se coller contre les siennes. Lorsqu’il le remarqua, le jeune homme ne put s’empêcher de succomber à se langoureux baiser. C’était la première fois qu’il embrassait une femme, alors il essaya de faire de son mieux … car il ne voulait pas offusquer encore plus dame Ahkisro et s’attirer encore plus ses foudres. Puis la langue se mêla au tout. Elric devait surement rêver, mais non, il était vraiment en train d’embrasser une femme quasiment insaisissable. Si envouté par se baisé, l’assassin ne remarqua pas ou ne sentit pas les ongles lui déchirer la joue. C’est après que la douleur s’installa, lorsque la jeune femme décolla ses lèvres des siennes. Il sentait encore une fois le sang couler à flot et cette fois, il en eu dans la bouche. Ce gout le déplaisait amèrement et Elric ne pouvait aucunement le recracher, car devant lui se trouvait celle qui le faisait souffrir. Alors, il se contenta de l’avaler dans un profond dégout.

Pour une fois, le jeune homme prêta attention aux paroles d’Elisha et il entendit ce qu’il voulait entendre : tu embrasses très bien… cette petite phrase le fit sourire dans son fort intérieur. Malheureusement, ce qui suivit ces paroles lui fit perdre son sourire, car soit il se causait la mort ou bien il trouvait quelques choses à dire qui plairait à la jeune femme et il resterait en vie. Quel dilemme! Elric n’en pouvait plus de cette torture autant mentale que physiquement.

Pendant quelques instants, il pensa à ce qu’il devait dire, mais il perdit vite sa concentration lorsque les ongles de dame Ahkisro percèrent des trous sur son torse. Elric voulait crier de toutes ses forces, mais il se retint. Comment? Il se mordit la lèvre inférieure si forte, qu’il perça lui même sa chaire. Totalement désespéré, il ne savait plus du tout quoi faire. Sa vie reposait entre ses mains, par une seule phrase, il allait soit se sauver ou bien se condamner. Le jeune homme avait chaud et cette fois la goutte qu’il sentit couler dans son dos n’était pas de l’eau, mais bien de la sueur.

Ses yeux normalement si beau et si incroyable affichaient maintenant un regard qui demandait la pitié. Un regard impuissant, un regard de souffrance. Bref, un regard qui en disait long. Le jeune homme se sentait si vulnérable devant elle. Elle qui s’amusait à faire cela. Malgré cela l’assassin continuait à l’admirer… c’était cela! Elric avait trouvé quoi dire, du moins il espérait que ça marche. Il regarda Elisha dans les yeux comme elle l’avait demandé précédemment, puis il prit la parole d’une voix peu puissante. Chaque mot était devenu très exigeant pour lui et il savait que son dernier espoir résidait dans les futures paroles qu’il allait prononcer.

« Tu sais Elisha… je t’ai toujours admiré. J’ai toujours trouvé que tu gouvernais avec une main de fer et grâce à cela, ce que tu demandais était exigé. Avant aujourd’hui, je n’avais jamais eu le culot d’aller te parler ou tout simplement d’aller vers toi, mais je t’observais. Je te regardais donné des ordres, prendre des soldats et les torturer… »

Elric arrêta de parler un instant pour reprendre son souffle. Pour l’instant, ce qu’il avait dit devait supposément lui plaire. En tout cas, il l’espérait. Puis, il reprit.

« … Je sais que pour toi, je suis comme un autre et je n’ai peu de valeur à tes yeux. La preuve c’est que je suis attaché à cet arbre avec plusieurs blessures que tu m’as fait subir. Mai, je t’en supplie, détache moi et je ferai… »

Il hésita à dire la suite, car en la disant, il se soumettait totalement à la jeune femme, mais rendu où il était, il n’avait plus le choix.

« …Je ferai tout ce dont tu me demandera, mais je t’en supplie. »

Elric espérait qu’elle le libèrerait avec ces paroles. Il venait de perdre toute sa dignité, mais c’était cela ou la mort. Patiemment, il attendit la réaction d’Elisha.

Merci ^^ Petite précision, je ne sais pas si tu avais compris : la blessure avec mes ongles, je la fait sur tes flancs, là où j’avais fait les précédentes…

Ses yeux plongés dans ceux de l’homme, elle attendait, elle attendait la réponse qui lui permettrait de le tuer. Car il n’y avait pas de réponse à lui donner. Aucune ne la satisferait. Tout ce qu’elle voulait, c’était le tuer. Elle le savait, depuis l’instant où elle lui avait retiré une mèche de cheveux du visage, près de la tour d’Ambre. Cet homme, il fallait qu’elle le tue. Il représentait tous ces hybrides qui n’auraient pas du naître, tous ces demi quelques chose. Toute la haine d’Elisha était concentrée en cet être…Mais c’était un mélange étrange qui s’opérait en elle…Car cet homme finalement, elle l’aimait bien…Elle l’aimait bien, mais c’était un sentiment confus et distant, dont elle ne pouvait pas mesurer l’ampleur…Elle l’aimait bien, et le haïssait pour cela. Parce que ce sentiment pouvait la pousser à faire des choses qu’elle ne pouvait pas, parce que l’amour ou l’amitié était les pires choses que pouvaient éprouver un bourreau pour sa victime. Comment ne pas se détester, si l’on tue la personne que l’on aime ? Mais Elisha ne voulait pas se détester. Et elle n’aimait pas Elric. Du moins, pas encore assez pour se sentir coupable de quelque chose s’il mourrait. Alors c’est lui qu’elle détestait. Elle le détestait parce que c’était tellement plus facile de détester les autres…Parce que c’était tellement facile de ne rien prendre en compte d’autre que ce sentiment…De s’y laisser couler, et de le laisser guider ces actes… Mais c’était encore plus étrange que ça…Le paradoxe allait encore plus loin, en fait. Elle le détestait parce qu’il n’était qu’un demi, mais pas pour autre chose…Cet homme, peut-être que si elle n’avait pas décidé de le torturer, elle l’aurait apprécié. Ces pensées, confuses, s’entrechoquaient dans l’esprit de la belle, sans qu’elle s’en préoccupe vraiment, pendant qu’elle torturait les gens, il ne fallait pas se laisser distraire par de si futiles pensées…

Pourquoi ? Parce que la torture était un acte délectable, où chaque moment pouvait être précieux, et la faire jouir. Elle devait donc être attentive…Chaque détail était important, et tellement divertissant. D’ailleurs, à cet instant, ces yeux virés dans ceux d’Elric, elle jouissait d’y voir la souffrance, et la résignation, d’y déceler de la tristesse, et une demande de pitié. Devant elle, se trouvait un homme à bout…Et qui était conscient de l’être. Qu’il devait regretter de s’être lever ce matin, d’avoir décidé de sortir cette nuit. Son esprit devait travailler, encore et encore, se disant que c’était sa faute parce que s’il n’avait pas fait ci où ça, il ne serait pas en train de se faire torturer. Mais c’était faux. De toute façon, un jour où l’autre, il serait passé sous les doigts experts de la jeune femme…Il devait le savoir, et même le redouter…Cela aussi se lisait dans ses yeux.

Mais, il n’y avait pas que ses yeux qui étaient intéressants, ces lèvres aussi. Lorsqu’elle avait retiré ses ongles des plaies sur les flancs, elle avait remarqué qu’il s’était mordue la lèvre pour s’empêcher de crier…Ce n’était pas bête, mais cela avait légèrement agacée la jeune femme, qui ne supportait pas que l’on fasse exactement le contraire de ce qu’elle voulait. Elle avait donc regardé le sang avec une légère désapprobation, avant d’écouter ce que le petit garde du corps avait à dire.

Silencieuse, elle le laissa parler jusqu’à la fin. Puis, lorsqu’il eut fini, dans l’attente de son jugement, elle rit. Oui, exactement, Elisha éclata d’un rire sonore et cristallin. Puis, elle replongea son regard dans les yeux de l’homme. Ce qu’il venait de dire était…étonnant. Pas ses compliments, mais, cette façon qu’il avait eu de se soumettre à elle. Elle ne s’y était pas attendue. Il devait vraiment être à bout… C’était…extrêmement plaisant. Cette homme, qui avait eu l’orgueil de se croire puissant était maintenant réduit à l’état de moins que rien…

Et il lui offrait sa vie…Il venait de lui dire qu’il était redevable d’elle, qu’il ferait tout ce qu’elle voulait… Il la suppliait de la délivrer… Un sentiment de puissance envahi la jeune femme…Elle ne pouvait pas décemment laisser mourir cet homme… Il serait le premier à lui être redevable…Et pour longtemps. Il faudrait du temps pour qu’il puisse lui rendre la pareille…Mais au moins, il vivrait. Cette nouvelle allait le remplir de joie…Elle, cela l’indifférenciait. Son discours l’avait un peu refroidie. Il n’allait pas mourir…D’autres le ferait à sa place…Etait-il conscient qu’il échangeait sa vie contre celle d’autres ? Non ? Alors, elle lui dirait…Autant le culpabiliser … Il ne fallait pas non plus oublier qu’il était LE garde du corps de l’Empereur. Alors bon, voilà, elle l’aurait bien tué. Mais maintenant qu’il s’était humilié tout seul, et qu’il avait promis de faire « tout » ce qu’elle demandera, pas question !

Donc, après ce rire cristallin, la jeune femme sourit, et d’une voix mielleuse, répondit :

- " Oh ! Détends-toi, tu ne mourras pas ce soir ! "

Elle parlait comme si elle venait de lui faire une bonne blague, et qu’il avait stressé pour rien. Pourtant, dans ses yeux roses, on ne pouvait pas manquer la satisfaction, et surtout la détermination. Elle avait enregistré…Maintenant, il lui appartenait…Elle n’était pas prête d’oublier ! La plus belle erreur du jeune homme venait sûrement d’être les quelques paroles qu’il venait de prononcer…

A l’aide de ses doigts fins, Elisha détacha lentement et consciencieusement la corde qui retenait Elric à l’arbre, prenant garde de ne pas le blesser, étrangement. Comme si, maintenant qu’elle ne devait plus le tuer, il fallait qu’elle prenne soin de lui, qu’elle ne l’abîme plus. Lorsqu’il fut détaché, elle l’aida à s’appuyer sur son épaule, tout en le tenant avec un de ses bras. Silencieusement, doucement, elle le déplaça, marchant à son rythme hors de la clairière, et loin de l’odeur de putréfaction qui assaillait leurs narines. Une fois celle-ci dégagées, Elric devait se sentir un peu mieux, malgré les plaies sur son visage et son torse. Toujours aussi attentionnée, elle l’allongea plus loin, dans l’herbe fraîche, et, toujours murée dans ce dangereux silence, elle s’assit à califourchon sur lui. Elle prit soin de ne pas lui faire mal, assise sur son bas-ventre, et, brusquement, fixa ses yeux roses sur ceux rouges, de l’homme. Elle commença à s’allonger sur son torse, les jambes toujours autour de ses hanches, et s’étirant comme un félin, elle entoura sa nuque avec ses deux bras… Et, sensuellement, elle murmura à son oreille :

- " Vois-tu, je suis gentille, je vais te soigner, mais tremble… "

Sa voix se raffermit, et plus vive que l’éclair, elle posa sa main aux longs ongles sur la peau tendre du cou d’Elric…

- " Tremble, car je n’oublie pas. "

Ses yeux se firent glaciales, eux si chaleureux auparavant, et elle resta comme ça quelques secondes durant. Puis, pensant que la menace était imprimée dans l’esprit de sa victime, elle relâcha la pression de ses doigts, et replaça sa main sous la nuque de l’homme. Finalement, elle se releva, pourtant toujours à califourchon sur lui et sortit son épée. Celle-ci, « sentant » le sang d’Elric, se mit à luire faiblement, mais n’absorba pas le sang. Au contraire, les rubis se mirent à pâlir, alors qu’un filet de sang en sortait, tournoyant sur lui-même, et formant d’étranges arabesques. Puis, il s’évapora, et le pouvoir agit. Elisha apposa ses mains sur les blessures du demi-Kamael, ce qui dut sûrement lui picoter la peau, et elles se refermèrent…Elle fit de même pour les traces sur son cou, et sur sa joue. Bien que la douleur n’avait pas disparut, le sang ne coulerait plus, et il n’était plus en danger. Elle rangea son épée, et un rictus ironique sur les lèvres, lui murmura :

- " Ne dit pas merci surtout. "

Puis, elle détacha ses cheveux blancs, secoua sa tête pour les disperser, et posa ses mains des deux côtés de la tête d’Elric. Elle baissa la tête, fixant de ses beaux yeux le visage d’Elric, ses cheveux tombant à ses côtés, son décolleté à quelques centimètres du jeune homme. Il pouvait sentir son parfum de violette, qu’elle semblait porter en tout lieu, alors qu’elle n’avait pas l’air très coquette…Etait-ce naturelle ? Peu importait. Elisha resta en cette position pendant quelques instants, des secondes qui passèrent lentement, comme au ralenti…Puis, d’un seul coup, elle éclata de rire, et roula sur le côté, s’allongeant elle aussi sur l’herbe…

Heuuu… non… ^_^

La vie ou la mort? La question est simple lorsque l’on est en pleine santé, que l’on a une famille, des amis, une femme ou tout simplement un rêve. Mais, pour Elric c’est différent. Attaché à un arbre, il avait mal, très mal. Il s’était posé la question à plusieurs reprises et il voulait mourir… jusqu’à ce que ces lèvres goutent un baiser. N’ayant pas de famille, pas d’amis et pas de femme, Elric aurait voulut mourir plutôt que de se faire torturé, mais lorsque ces lèvres embrassèrent une femme pour la première fois, il décida de tenter le tout pour le tout. Il ne voulait plus mourir avant de connaître l’amour. Il aurait bien voulu aller retrouver Kastan, mais le jeune assassin savait qu’il le retrouverait un jour alors il se résigna. Maintenant, il était prêt à tout sacrifier pour rester en vie alors, il se soumit à Elisha. Mais, il ne le fit pas seulement pour rester en vie… car plus il côtoyait cette femme, plus il l’admirait et plus il l’aimait.

L’assassin se doutait qu’avec ces paroles il réussirait à rester en vie et il n’avait pas tort. Par contre, il ignorait si Elisha serait méchante avec lui. Il venait totalement de lui dire qu’il ferait tout ce qu’elle voulait. Après un bref moment de réflexion, il constata qu’il n’aurait peut-être pas dut dire cela, mais lorsque la Kamael dénoua la corde qui l’attachait, l’assassin se résigna.

Il se laissa emporter par la jeune femme. Il avait du mal à marcher et elle le savait, car elle l’aidait à se déplacer et l’allongea même sur le sol. Il ne put résister… il se sentait comme tout à l’heure lorsqu’elle l’avait emmené à cette arbre. Il ne pouvait résister… il se sentait comme un animal de compagnie, son animal de compagnie. Toujours perdu dans ses pensés, il ne remarqua pas que la jeune femme s’était assise sur son bas-ventre. Puis, elle s’allongea. Comme lorsqu’elle s’était plaqué sur lui pour ne pas qu’il bouge où l’arbre, le jeune homme ne put s’empêcher d’aimer ça.

La saveur d’une femme… jamais il n’avait gouté à cela et maintenant, il le regrettait. Pour lui le seul amour qu’il avait eu c’était envers les combats. Jamais il aurait crut que les femmes étaient attirantes à ce point -_- ‘’ et Elisha lui avait fait ouvrir les yeux. Sous elle, il savoura ce moment, mais il avait encore très mal. Lorsque ses ongles se placèrent sur sa gorge, eu peur qu’elle continue sa torture qui lui semblait plaisante, mais finalement ce n’était qu’un simple avertissement qu’Elric considéra à la légère. Par contre ces yeux se firent très menaçants et le jeune assassin comprit que finalement, il ne devait peut-être pas la prendre à la légère.

Enfin, oui enfin, elle referma ses plaies. L’assassin n’attendait que ce moment. La douleur était toujours là, mais il ne pouvait plus mourir…

*À moins qu’elle recommence*

Elric s’empressa de remplacer cette pensé atroce en contemplant l’épée d’Elisha. C’était la première fois qu’il la voyait et il était impressionné. Certes, il en avait déjà entendu parler, mais il ne pensait pas qu’elle était aussi… belle et grandiose. Elle lui faisait penser à Vendras, son épée. Se qui impressionnait beaucoup Elric de cette épée était les trois rubis rouges, là où le sang était aspiré. Il se demandait comment elle utilisait ses pouvoirs avec l’épée, mais il n’osa pas lui demander.

Il admira l’épée jusqu’à se qu’Elisha la serre. Puis son regard se posa sur elle, elle qui était si belle, si magnifique. Il se demandait pourquoi l’empereur n’avait toujours pas mit la main dessus. Il était chanceux lui… il se trouvait en haut de tous les rangs, tandis qu’Elric n’était qu’un minable. Il espérait devenir une légende, mais maintenant cela n’était plus possible, car en plus de protéger Khalan, il devait servir Elisha, en plus de Kastan qui n’était plus de ce monde pour raconter l’histoire d’Elric; il histoire qui se terminait très mal pour ce jeune assassin. Alors Elric passerait le reste de sa vie à servir et à resservir ces deux êtres. La vie était parfois cruelle et il venait de le constater.

Elric contempla Elisha de toute sa splendeur. Puis, comme pour satisfaire le jeune homme, elle dénoua ses cheveux, secoua la tête et se coucha sur l’assassin si vulnérable. Ses deux mains placés de chaque côté de son visage, Elric espérait recevoir un autre baiser… mais, non. Après quelques minutes, elle roula sur le côté tout en riant. Elric resta couché dans l’herbe en se remémorant cette scène qu’il ne serait pas près d’oublier. Non vraiment pas. Il venait de passer l’un des plus beaux moments de sa vie. Pas question de l’oublier!

Finalement, malgré la douleur qui était toujours en lui, Elric essaya de se lever sur ses coudes et après quelques secondes, il réussit. Il tourna la tête vers le bras droit de Khalan pour continuer à la contempler. Il était rare qu’il la voyait avec ses cheveux non attachés qui descendaient de chaque côté de sa tête.

*Elle est encore plus belle* Pensa-t-il.

Puis, il se rappela la menace qu’elle lui avait faite et il se dit qu’il devait absolument régler cela, car même s’il lui avait dit qu’il ferait tout se dont elle voulait, il restait le garde du corps de Khalan et il devait obéir à lui avant tout. Alors il essaya de lui expliquer sans trop la mettre en rogne, mais elle comprendrait surement puisque Khalan était aussi son maître.

« Écoute Elisha… je sais que je t’ai dit que j’allais faire tout se que tu voulais, mais je dois te dire que je suis le garde du corps de Khalan et… je dois obéir à lui avant toi… j’espère que tu comprends que je ferai mon possible pour combler tes désires… »

Il s’arrêta un instant. Il était si faible que parler était devenu difficile. Après un grand respire, il reprit :

« Mais sache que je t’ai dit que j’allais te servir et n’ait aucune crainte. Je l’ai dit, je le ferai. »

Sur ça il soupira. L’invulnérabilité; Jamais il n’avait connu cela. Oui peut-être un peux face à Khalan, mais aujourd’hui, il se sentait… si vulnérable. Il espérait juste que la jeune femme à ses côté comprenne ce qu’il venait de dire.

J'te l'avais dit ^^

Allongée contre l’herbe fraîche, a à peine quelques centimètres de sa victime, Elisha ne se sentait en rien vulnérable. Non, elle se sentait juste un peu mouillée. Mouillée, parce que l’herbe l’était. Et elle se sentait bien. Hors du fait que la torture lui procurait un plaisir trouvable nulle part ailleurs, cet endroit lui donnait un bien fou. La fraîcheur de l’air lui donnait des frissons appréciables, la lune était reposante, et les petits bruits de la forêt rajoutaient au charme de l’endroit. De plus, elle se trouvait à côté d’une victime totalement exténué, quasiment morte, qui ne pouvait donc pas l’attaquer. Elle était étrangement heureuse… Extérieurement, cela se voyait par un léger sourire, sur son visage. Et il y en avait rarement de tel sur les lèvres de la jeune femme. Du moins, rares étaient les personnes qui pouvaient en témoigner !

Bref, Elisha était heureuse, ou du moins contente, jusqu’à…Jusqu’à ce qu’Elric se remette à parler. Lui, finalement, il était beaucoup mieux quand il se la fermait. En fait, la jeune femme avait l’impression qu’il n’avait pas compris. Qu’il n’avait pas compris du tout, même. Oui, Khalan était le plus important. Oui, Khalan était Empereur. Sauf que pour l’instant, c’était elle, qui pouvait le tuer. C’était elle, qui le menaçait. Et Elric ne semblait pas l’avoir compris. Dommage, il allait le regretter. La jeune femme détestait vraiment qu’on la déçoive, ou qu’on la contrarie. Surtout, lorsque les critiques provenaient de ses victimes. Il n’avait pas leur mot à dire, juste à accepter leur sentence. Point finale. Et comme Elric n’avait pas encore compris, il allait en faire les frais.

Poussant un soupir discret, à l’instar de son compagnon, la demoiselle ferma les yeux un bref instant. Lorsqu’elle les rouvrit, ils étaient redevenus normaux. C’étaient ainsi qu’ils étaient le plus effrayants. Lorsqu’une émotion les traversait, on avait l’impression de lire dans l’âme d’Elisha, et au moins, on savait ce qu’elle ressentait. Mais lorsqu’ils se faisaient glacials, lorsque toutes émotions et tous sentiments les avaient quittés, ils devenaient dangereux. Et elle devenait dangereuse. Plus que d’habitude. Empoignant le poignard qu’elle avait récupéré pendant sa séance de torture, elle le tint près de son corps toujours allongée. Elle releva la tête, détailla le visage fatigué de l’homme, et bondit. Telle une tigresse en chasse, Elisha attrapa de sa main libre le poignet d’Elric, et dans le même temps, le leva, de sorte de pouvoir se coller dans son dos. Puis, alors que le jeune homme pouvait sentir son souffle dans le cou, elle lâcha son poignet, pour lui attraper les cheveux, et lui tirer la tête en arrière. Elle posa sur son cou découvert la lame, froide et métallique. Et, dans un murmure, alors qu’elle se servait de ses jambes pour le maintenir assis, elle murmura :

- " Je crois que tu n’as pas tout compris, mon mignon…"

Elle relâcha ses cheveux, puis continua :

- " Tu vois, il y a différentes priorités, dans la vie. En l’occurrence, dans la tienne, ce serait de ne pas mourir. Et tu vois, pour ça, tu DOIS faire ce que je veux. Ton Empereur –Notre Empereur- passe ensuite. Ce n’est pas lui qui viendra te sauver la vie, ce n’est même pas lui qui la menace. C’est moi. Et moi seule. J’en assume l’entière responsabilité. "

Elle laissa passer quelques secondes.

- " Donc, il n’y a pas de « Je ferais ce que je peux, mais c’est l’Empereur avant toi ». Non. JE suis en situation de force, et donc, JE décide. Pour ce que Khalan aura besoin de toi, tu auras largement le temps de te consacrer à moi. Et surtout, que je ne te convoquerais pas pour rien. Si je le fait, ce sera important. "

Elle raffermit la position de sa lame sur le cou.

- " Maintenant, tu comprends ? Je peux te tuer, quand je veux, et où je veux. Je peux te faire infliger les pires souffrances, en un rien de temps, ou au contraire, te faire vivre pendant des jours, et te faire mourir lentement. Je peux te rendre infirme, ou impuissant. Tu n’as malheureusement aucune chance de t’en sortir, mon chéri. Aucune. "

Son ton était toujours le même. Un murmure doux, presque sensuel, qui ne laissait pas penser que les paroles seraient aussi … menaçantes. Après avoir relâchée la pression de son arme, alors qu’un mince filet de sang s’écoulait de la gorge de l’homme, elle finit.

- " Résigne-toi. Et écoute. "

Ces quatre derniers mots sonnaient comme une évidence, dans la bouche d’Elisha. Lentement, elle se sépara du jeune homme, se décollant de lui, et écartant ses jambes. Puis, comme si rien ne s’était passé, elle s’allongea près de lui, sur le côté, se servant de son coude comme appui. Elle enroula une de ses mèches de cheveux sur son index, tout en le fixant. Cultivant le silence, comme d’autre cultive le bonheur, elle agissait souvent sans bruit, et parlait que pour dire le nécessaire. Du moins à ses victimes… Et elle resta comme ça, sans rien dire, sans rien faire d’autre que d’enrouler et d’enrouler sa mèche de cheveux, et de le fixer. Comme si elle patientait. Comme si elle attendait quelque chose. Elle ne disait pas mot…Peut-être attendait-elle que sa victime prenne la parole ? Oui, comme si elle en avait assez, de prendre toutes les décisions, comme si elle en avait assez qu’Elric soit un pantin sans vie sous ses doigts de velours, pas capable de faire la moindre chose seul. Comme si elle voulait qu’il la surprenne…Mais ce n’était que des comme si…Qui sait ce qu’elle voulait réellement ?

Elric était confortable comme il était. Couché dans l’herbe, accotée sur ces coudes, la tête relevée, il pouvait sentir une douce brise nocturne voyager dans l’air. Dans cette position, il ne sentait aucunement la douleur causé par toutes les mésaventures passées. Elisha devait avoir compris se qu’Elric venait de lui dire, car elle n’avait pas bougée. Le jeune assassin commençait à retrouver son aplomb et bientôt, il retrouverait sa forme et sa superbe agilité qui le caractérisait si bien. Il se mit à rêver à ses futurs combats, aux ennemies qu’il terrasserait, aux victoires gagnées au la main et à bien des choses. Elisha jouissait de la torture, elle en raffolait, adorait cela, mais Elric s’était pour les combats. Chaque chance qu’il avait pour combattre, il la prenait.

Il sortit de ses rêves et regarda Elisha. Elle avait un léger sourire sur les lèvres. Rare qu’il ne l’avait vue ainsi. Son regard se posa ensuite sur la tour qui dominait les environs par sa hauteur. Non loin de la position où le jeune assassin était positionner, elle resplendissait par son architecture remarquablement bien fait et de sa couleur argenté virant vers le beige. À l’instar de se bonheur, le garde du corps de Khalan ferma les yeux et un vieux dicton lui revint en tête :

*Après la pluie le beau temps. On dirait qu’elle a bien compris se que je voulais dire et elle semble être heureuse comme ça. Tant mieux*

Soudain, la main d’Elisha lui empoignant le poignet le fit sortir de ses pensés. Sans qu’il ne comprenne la situation, il se retrouvait avec un petit poignard à la gorge. Puis, les paroles du bras droit de l’empereur se firent douces comme un murmure, mais leurs contenues reflétait une autre menace. L’assassin les écouta avec intérêt. La lame lui entaillait la gorge et un léger filament de sang coulait en cascade vers le torse du jeune homme.

Encore une fois, Elric ne put s’empêcher d’admirer cette femme, mais cette fois, se fut pour sa rapidité, sa vitesse d’exécution. Pour lui, la vitesse et l’agilité étaient des clés lors de combats. Un colosse ayant aucune mobilité était beaucoup plus faible qu’un homme ou une femme pas très musclé, mais ayant une rapidité considérable. Le temps que le colosse donne un coup, un assassin tel qu’Elric aurait eu cent fois le temps de l’esquiver et de contre-attaquer… Et Elisha venait de lui prouvé qu’elle était rapide.

Finalement, la jeune femme le lâcha et se coucha près de lui. Le jeune garde du corps essuya le filament de sang avec sa main. Il était rare qu’il saignait, car il était rare qu’il se faisait blesser. Son agilité lui avait permis d’éviter la plus part des coups mortels. En fait, Elisha avait réussi à faire se que personne n’avait réussis au paravent : le faire saigner du point qu’il était en danger.

Maintenant, il était assis dans une position peu confortable. Il se laissa tomber sur le dos pour être coucher comme lorsqu’il se sentait si bien, mais cette fois, il ne s’adossa pas sur ses coudes. Il écarta les bras pour mieux se détendre et il regarda la lune.

Il trouvait très étrange cette sphère lumineuse. La nuit, elle dominait les ruelles et le jour, elle se cachait. Où? Elric ne le savait pas, mais le jour, une autre sphère, plus grosse et plus brillante, prenait sa place. L’assassin trouvait qu’il avait des points en commun avec cette boulle hors du commun. En effet, la nuit, il dominait de tout son gré en tuant des malfrats et des voleurs. Maintenant, ils avaient peur de sortir, car le démon rouge rodait. Tandis que le jour, comme la lune, il n’était qu’un simple garde du corps sans valeur qui se cachait dans un palais. Par contre, la lune était chanceuse, car elle ne se souciait de rien. Elle faisait son travail soir après soir. Elle ne subissait aucune torture… et en plus, elle dominait. Elle n’avait pas de maître agissant comme bon lui semblait. C’est cette vie qu’il aurait voulut avoir, mais maintenant, il se retrouvait comme « esclave » d’une jeune femme sans pitié.

Tout à coup, le jeune homme se mit à rire comme si il venait d’entendre une bonne blague. Un rire tout à fait normal, comme il était habitué de le faire. Un rire de plaisir et d’assurance. Avec un léger sourire sur le visage, il se tourna vers Elisha et la regarda droit dans les yeux.

En pensant qu’il devait servir cette jeune femme, Elric éprouva finalement un certain plaisir à devoir le faire. Bizarre? Pas pour se jeune homme. En effet, sa vie en tant que garde du corps était archi nul et emmerdante. En servant Elisha, sa vie changeait. Il aurait certainement plus d’action et c’était cela que cherchait le jeune homme. Surtout que depuis qu’il était à son poste, il n’y avait jamais eu de guerre, ni quoi que se soit, même qu’Elric n’a jamais brandit son épée pour le protéger.

Son regard planté profondément dans celui d’Elisha, il la regarda enroulé et enroulé une mèche de cheveux autour de son index. Les yeux de l’assassin n’affichait plus se regard de pitié qu’il avait il y a quelques minutes. Non cette fois, son regard était tout à fait normal. Affichant sa personnalité. Affichant une vengeance qui ne s’adressait en rien à Elisha. Surtout pas à elle, mais la vengeance que l’on pouvait déceler dans ses yeux d’un rouge sang lumineux s’adressait à personne. Elle fait partit du sceau qu’il a, comme si il lui commandait de se venger, mais de quoi ou de qui? Personne ne peux le dire, ni même lui.

Elric cherchait à comprendre le regard d’Elisha, mais il en était impossible, car comparé aux yeux d’Elric qui affiche beaucoup d’émotions, ceux d’Elisha n’en affiche pas un. Finalement, il délaissa son regard intense pour un simple regard charmant et paisible à la foie. Enfin, il prit la parole, d’une voix toujours aussi faible vue le manque d’énergie. Mais, on ne pouvait plus entendre de petit claquement de dents, même qu’il parla en souriant.

« D’accord, je serai ton serviteur et je ferai vraiment tout se dont tu me demanderas sans exception et se… »

Il laissa le suspense juste pour l’amusement, mais il savait, en tout cas il espérait vraiment, que le reste de ses paroles furent agréables à entendre.

« Et se… jusqu’à se que tu n’ais plus besoin de moi, voir même toute une vie, s’il le faut »

Finalement, il se coucha sur le ventre, croisa ses bras et se coucha la tête dessus tout en continuant de regarder dans les yeux d’Elisha. Son léger sourire était toujours sur son visage et patiemment, il attendit sa réaction.

Il était pathétique….Et totalement inintéressant. Voilà ce que ce dit la jeune femme à peine après avoir eu la promesse de l’homme. Ainsi, il la servirait toute sa vie s’il le fallait ? Bien, elle prenait note, et serait s’en servir au moment voulu…Que penserait Khalan de tout cela ? Oui, s’il était mis au courant de ce qu’elle avait fait et exiger, que ferait-il ? Serait-il en colère qu’elle est maltraité son garde du corps ? Et comment prendrait-il le fait qu’elle est obligée Elric à lui jurer fidélité et servage en tout moment et tout lieu ? Mal, sûrement….Elle se promit cependant de lui en parler rapidement. Elisha le respectait, et lui avait promis d’être loyal et fidèle. Elle lui dirait, et accepterait la punition qu’il lui infligerait. Elle accepterait son jugement, sans broncher. Mais, elle ne regretterait pas. Ce qui est fait est fait. La belle ne pouvait pas revenir en arrière, et elle n’en avait de toute façon pas envie.

Pourtant, un petit doute s’installa en elle : Est-ce que cet homme méritait son caprice ? Oui, avait-elle bien fait de choisir Elric ? N’était-il pas trop faible, et trop inintéressant ? …C’était à réfléchir. Oh, évidemment, il ne devait pas être si nul comme hybride, pour avoir été engagé par Khalan, mais comparé à elle ? Ou à un autre Kamael ? Oui, il suffisait de le regarder, étrangement fatigué à ses côtés pour avoir de sérieux doutes. Mais comme pour la contredire, l’image de ses hommes morts atrocement s’imposa à elle. C’était l’œuvre d’Elric…Il pouvait donc faire preuve de cruauté… Il n’était peut-être pas médiocre, mais intéressant ? Pas pour l’instant. Il l’ennuyait déjà. Peut-être parce que sa faiblesse était trop importante ? Elle verrait bien de toute façon.

Sortant de ses pensées, elle s’étira comme un chat, se releva, épousseta ses affaires, et posa son regard sur l’imbécile, toujours au sol.

- " Bien. Nous nous reverrons donc plus tard."

Elle marqua un instant de pause.

- " Tu as intérêt à être en meilleur forme à notre prochaine rencontre. C'est un ordre !"

Puis, se détournant de lui, elle fit quelques pas, sortit son aile de son omoplate, et s’envola. A quelques mètres de hauteur, elle fit un looping, descendit en piquée sur Elric, et à trois centimètres de son visage, elle planta le poignard qu’elle avait prélevé sur l’un des corps. La Kamael lui dédia un sourire carnassier, le frôla en vol, et repartit dans les airs, en direction du Palais d’Ombre…

Son Empereur l’attendait…

TERMINE

[Petit poste, mais c’est pour clore ce sujet >_<]