La nuit, les vampires rôdent (libre)

La nuit…n’est-ce pas la nuit que les vampires aiment errer, libres comme tout être normal, libre pour vivre mais surtout pour tuer…?
L’atmosphère était lourde, les silhouettes n’existaient plus après le couché du soleil, elles s’étaient étirés indéfiniment jusqu’à disparaître complétement. Les petites maisons médiocres des humains défilaient sous son regard rouge sang, la soif la rongeait.
La jeune femme portait une longue tunique moulante noire, s’arrêtant au niveau du milieu de ses cuisses par-dessus laquelle, elle avait revêtue une longue veste qui foulait le sol derrière elle, suivant ses pas. Sa longue chevelure blonde se balançant dans son dos dans une natte parfaite.
Sélène passa lentement sa langue sur sa lèvre supérieure en inspirant l’air pleinement avant qu’un sourire sadique apparaisse sur son visage. Ses pas étaient fermes montrant sa confiance en elle et soudain, la vampire tourna la tête en direction d’un jeune homme en costume chic qui traversait le quartier avec une mine dégouté. Effectivement, il ne semblait pas provenir de ces rues miteuses. Sélène remit en place une mèche blonde derrière son oreille et prit une mine perdue, presque effrayée. Puis, elle se mit à courir, une légère brise caressant sa nuque et ses mollets dénudés. Son jeu d’actrice était parfait lorsqu’elle hurla :

« Monsieur ! S’il-vous-plaît…pitié…. »

Le jeune bourgeois en question se retourna et l’observa avant de se précipiter vers elle lorsque Sélène fit semblant de trébucher et de se retrouver à genoux sur les dalles humides.

« Mademoiselle, que vous arrive-t-il ? Vous êtes perdue ? Blessée ? »

« Ils m’ont suivis, ils sont trois et et… »

La vampire fut prise de sanglots fictifs et elle se jeta dans ses bras, le jeune homme tout d’abord gêné finit par entourer sa taille de ses bras.

« Ne vous inquiétez-pas, je peux vous aider ? »

« Vous…m’accompagneriez jusqu’à mon auberge ? Je ne veux pas rentrer seule ! »

Ses yeux sombres remontèrent vers lui.

« Oui, pas de problème ! »

Une calèche passa au même instant, l’homme retira ses bras de la vampire et la héla en sifflant, celle-ci s’arrêta et l’inconnu aida la jeune femme à monter à l’intérieur tout en expliquant l’itinéraire au cochet. A l’intérieur de la cabine, Sélène changea d’expression, la pauvre fille désespérée disparue, laissant place à une femme agressive et entreprenante. Lorsque sa proie s’installa à ses côtés, ses gestes furent précis, expérimentés. Elle s’assit à califourchon sur le jeune homme et passa son index pâle sur sa mâchoire, tandis que la paume de sa seconde main était posée sur son torse. Tout d’abord surpris, son repas n’émit pourtant aucune objection et ses doigts baladeurs vinrent caresser sa taille et son dos puis ses cuisses. A son tour, il fut plus entreprenant et l’homme colla ses lèvres aux siennes.
Le manège de la vampire dura quelques minutes, puis, elle se baissa jusqu’à son oreille qu’elle mordilla avant de murmurer d’une voix excitée par la soif :

« La luxure est un péché… »

A ces mots, elle plaqua sa main sur la bouche de sa proie et la prédatrice enfonça ses crocs dans le cou mâte de son dîner. Fermant les paupières, elle le vida de son sang et attendit que les battements de son cœur s’arrêtent pour reculer.

« La gourmandise aussi d’ailleurs… ! »

Un sourire aux lèvres, elle laissa le cadavre en position assise et ouvrit sans un bruit la porte de la calèche et sauta tout en souplesse avant de se relever et de reprendre sa route, son regard de nouveau doré. Sa langue vînt lécher les dernières gouttes de sang tandis, qu’elle continua sa promenade dans le bourg désert à cette heure…Pauvre bourge…