Demande de postes

Des flèches sifflaient… Des corps tombaient…Et moi, surplombant le champ de bataille, j’entendais les râles de mes camarades qui perdaient leurs boyaux sur ce sol imprégné de sang… Ce sol que chacun devait maudire à présent. J’attendais mon heure… Où plutôt, je l’attendais lui. J’attendais qu’il daigne arpenter ces terres de malheurs, qu’il vienne enfin combattre ses ennemis… Qu’il me combatte moi. Je l’attendais, mais je voulais me lancer dans le combat … je ne pouvais plus supporter de voir mes soldats hurler de douleurs sous les assauts de ses êtres monstrueux. J’aurais voulu rejoindre mes guerriers… J’aurais voulu trancher les têtes de ces êtres maudits… Moi, Edwin Sayän, j’aurais voulu les anéantir.

Mais je devais contenir ma rage, car j’avais le devoir de me préserver…De ma victoire dépendait la survie de milliards de personnes. En tout cas, c’est ce qu’avait dit l’empereur…Enfin, c’est ce qu’avait dit le Prophète à l’Empereur. Oh ! J’étais sceptique au début, mais tout ce que le Prophète avait prédit s’est accompli… Pour mon plus grand malheur…Rien que dit penser, les larmes me montaient aux yeux…Pourquoi a-t-il fallut que ce maudit Prophète ait eu raison ?! Pourquoi a-t-il fallu que je sois l’élu ?! Pourquoi a-t-il fallut que ce soit moi qui doive combattre la Bête ?

Ces questions, j’aurais pu me les poser pendant encore des heures et des heures, sans jamais avoir de réponses…C’est exactement à quoi je pensais, lorsque des cris me sortirent de mes pensées.

« Général, général ! »

Devant moi, mon second, tout essoufflé par sa course, qui ne cessait de répéter ces deux mots…

« Les ennemis tentent une percée par le flan gauche ! Que devons-nous faire ? »

Je quittais son visage, pour suivre son doigt, qui désignait un point dans les collines…Je donnais quelques ordres, quand soudain le Bête sortit de son antre. Ce fut des hurlements de terreurs qui m’en avertirent, les cris de ceux qui avaient eut le malheur de l’apercevoir… Je sautais de mon promontoire et atterrissait souplement dix mètres plus bas. Cela me valut quelques regards admiratifs parmi les soldats de l’arrière-garde, mais je fonçais déjà vers les rangs ennemis. Mon épée au poing, je tentais une percée vers le nord, certes suicidaire, mais néanmoins nécessaire.

Inconsciemment, j’étais fière : qui pouvait se vanter de faire une percée dans les rangs ennemis sans aucune blessure, et en faisant des ravages ? Mais déjà, la Bête me remarquait…
Elle posait sur moi ses deux yeux injectés de sang. Tout en continuant mon massacre, je ne pouvais m’empêcher de pensée, avec amertumes, que le vieux Prophète avait raison ; j’était fait pour cette tache, moi seul pouvait l’accomplir…

Evidement, j’allais mourir aujourd’hui, mais ce sacrifice en valait la peine. Car si je tuais la Bête, la vie de 6 milliard de personne serait épargnée, l’enjeu était tellement énorme, que je ne pouvais m’empêcher d’être fébrile. Aujourd’hui, j’entrais dans l’histoire ; quelque soit l’issue du combat. Il ne me restait plus que quelques soldats a décimé, pour atteindre l’endroit ou se tenait la bête. Quelque coup d’épée, des corps qui tombes, les râles incessants des agonisants…

Me voila arriver. Un cercle c’était a présent formée entre le monstre et moi. J’espérait que mes soldats, en avait profiter pour attaquer…
Maintenant il fallait que je me concentre entièrement sur le combats a venir.

Je levais les yeux vers la Bête, et la contempla pour la première fois.
Cela ressemblait fortement a un croisement incertain d’une mante religieuse géante et d’un lézard non moins démesuré, qui se serait tenu debout sur ses pattes arrière. Un des avants bras de l’être hybride, prolonger au delà de sa main par une lame osseuse a l’aspect redoutable, qui s’abattit sur moi…

[La description de la Bête et tirée d'Ewilan: d'un monde à l'autre.]